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1 mars 2018

Au Japon...


Avec cette période hivernale, je passe beaucoup de temps dans les livres donc je me sens d'humeur à vous raconter un peu d'histoire. Mais celle avec un grand H et plus particulièrement celle du thé au Japon. Plongeons donc dans le passé avec une bonne tasse de thé...

Cette histoire se passe en quatre temps. La première est celle de l'arrivée du thé au Japon, celle de la boisson des moines. Les premiers écrits sur le sujet dateraient de 912. A cette époque, des moines bouddhistes allaient régulièrement rendre visite à leurs homologues chinois. Durant leurs longues méditations, une boisson leur était servie pour rester éveillés. Curieux d'en savoir davantage sur ce breuvage qui répondait parfaitement à leurs besoins, les moines chinois leur livrèrent le secret du thé. Conquis ils repartirent avec du thé en brique, et quelques pieds de théiers qu'ils plantèrent dans la région d'Uji, tout près de Kyoto. Mais le thé de l'époque, ayant un goût un peu âpre, ne fut pas vraiment apprécié.

Dans un second temps, au XIIe siècle, un moine nommé Eisa rapporta de Chine du thé en poudre, l'ancêtre du Matcha. Car souvenez-vous, sous la dynastie des Song (Cf. Made in China), l'usage était de broyer le thé entre deux meules de pierre et de le réduire en poudre. Pour le boire,  il fallait le "fouetter" dans de l'eau chaude. C'est de cette pratique que vint l'origine de la cérémonie du thé, le Cha No Yu qui se traduit par eau chaude pour le thé. Eisa introduisit ce thé auprès de l'aristocratie et cette fois-ci, il devint vite populaire. C'est le temps de la boisson des élites.

Plus tard, à la fin du XVe siècle, ce fut le troisième temps avec la naissance du Cha No Yu créé par Maruta Shuko. Mais le maître de thé le plus connu est Sen No Rykiu, qui fut celui qui ritualisa la cérémonie en prônant harmonie, respect, pureté et sérénité de l'esprit (Cf. Matcha). Des écoles, encore aujourd'hui, enseignent tous ses rites, mais il est extrêmement difficile et long de devenir un maître de thé.

Enfin un nouveau moine, cette fois-ci chinois, Ingen Ryūki, fut l'acteur d'une nouvelle évolution. En 1654, il se rendit à Nagasaki avec une trentaine de moines et il y fonda l'école du bouddhisme Ōbaku. Avec lui, il amena la pratique de l'infusion des feuilles entières. Cette nouvelle façon de déguster le thé rencontra rapidement un véritable succès auprès de toute la population, car elle permettait de développer tous les arômes, c'est enfin le temps pour la boisson pour tous.
Presque à la même période, un fermier de la région d'Uji, Natagatani Soen, améliora la fabrication du thé vert. Elaborant une nouvelle technique de roulage, consistant à travailler la feuille dans le sens de la longueur et l'aplatir, cela donna le Sencha (Cf. Sencha).

Au cours du XIXe siècle, le Japon se rouvrit au monde et développa d'une manière significative les exportations de tout genre et principalement celle du thé. Et depuis le XXe siècle, les techniques de fabrication du thé vert japonaises sont les plus performantes au monde.
Il y a encore plein de choses à découvrir sur le thé au Japon, mais je m'arrête pour aujourd'hui, et je vous dis à la prochaine fois !

Bonnes dégustations d'ici là.
Amicalement,
Chrystel

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